Page:Jaurès - Histoire socialiste, V.djvu/321

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nous sommes continuellement minés » (p. 223). « Tous les raisonnements des économistes ne pourront jamais convaincre les hommes de bon sens et de bonne foi, qu’il est souverainement juste que ceux qui ne font rien aient tout et enchaînent, avilissent et maltraitent ceux qui, faisant tout, n’ont presque rien » (p. 224). Il aspirait à voir « les hommes éclairés et habitués au travail par l’éducation commune, aimer la patrie plus qu’ils n’aiment aujourd’hui leurs familles » (p. 225), et, à la crainte que des troubles n’accompagnassent le passage du régime existant à celui de l’égalité, il répondait : « Le désordre et l’anarchie existent réellement dans toutes les sociétés actuelles de l’Europe ;… il vaudra bien la peine de courir le danger de quelques écarts momentanés pour mettre fin à la grande anarchie organisée et perpétuelle et pour rétablir un système de bonheur « (p. 228).

L’Égalité.
Allégorie de Darcis.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)


Dans le 43e et dernier n° du Tribun du peuple (5 floréal an IV -24 avril 1796), Babeuf répondait aux calomnies de la proclamation du Directoire du 25 germinal (14 avril), de vouloir piller les petites boutiques et d’être payé par « l’étranger », qui sont restées les seuls arguments, contre les socialistes, des souteneurs du capitalisme et des stipendiés de tous les partis rétrogrades trafiquant du patriotisme quand ils ne vendent pas leur patrie : « Comme si.