Page:Jean-François Champollion - Lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques.djvu/23

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la mort fut aussi malheureuse que la naissance. On y reconnaît, en effet, ce fils dont la reine Cléopâtre se montra si orgueilleuse, parce que Jules-César en fut le père ; cet enfant porta, selon Plutarque[1], le nom de Cæsarion, et Dion-Cassius[2] le désigne plus complètement sous ceux de Ptolémée-Cæsarion ; c’est là certainement le Πτολεμαιος Νεο-Καισαρ du cartouche hiéroglyphique. Il est vrai que l’existence du nom de ce prince, gravé en caractères sacrés sur un des principaux temples de l’Égypte, fait supposer qu’il a dû être un de ses rois ; l’histoire ne parle point de ses actions, mais elle a conservé le souvenir de son règne éphémère. Ptolémée-Cæsarion fut en effet reconnu et proclamé roi d’Égypte étant à peine âgé de sept ans. Il succédait à deux autres rois, ses oncles, victimes, bien jeunes aussi, des discordes publiques. Ce fut des Triumvirs vainqueurs à Philippes que Cæsarion reçut la couronne, parce que Cléopâtre sa mère les avait secondés. C’est encore Dion-Cassius qui le rapporte textuellement[3]. Mais, liée au sort d’Antoine, Cléopâtre bientôt après eut Octave pour ennemi ; et ce même enfant, Cæsarion, sembla quelque temps être le seul motif des guerres qui désolèrent alors la république romaine. Antoine, maître de l’Égypte et vainqueur de l’Orient, déclara le jeune Pto-

  1. In Cæsare, pag. 731.
  2. XLVII, pag. 345.
  3. Voyez les Annales des Lagides, par M. Champollion-Figeac, tome II, pages 343 à 38.