Page:Jean-François Champollion - Lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques.djvu/6

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Vous avez sans doute remarqué, Monsieur, dans mon Mémoire sur l’écriture démotique égyptienne, que ces noms étrangers étaient exprimés phonétiquement au moyen de signes plutôt syllabiques qu’alphabétiques. La valeur de chaque caractère est reconnue et invariablement fixée par la comparaison de ces divers noms ; et de tous ces rapprochements est résulté l’alphabet ou plutôt le syllabaire démotique figuré sur ma planche I, colonne deuxième.

L’emploi de ces caractères phonétiques une fois constaté dans l’écriture démotique, je devais naturellement en conclure que puisque les signes de cette écriture populaire étaient, ainsi que je l’ai exposé, empruntés de l’écriture hiératique ou sacerdotale, et puisque encore les signes de cette écriture hiératique ne sont, comme on l’a reconnu par mes divers mémoires, qu’une représentation abrégée, une véritable tachygraphie des hiéroglyphes, cette troisième espèce d’écriture, l’hiéroglyphique pure, devait avoir aussi un certain nombre de ses signes doués de la faculté d’exprimer les sons ; en un mot, qu’il existait également une série d’hiéroglyphes phonétiques. Pour s’assurer de la vérité de cet aperçu, pour reconnaître l’existence et discerner même la valeur de quelques-uns des signes de cette