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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/431

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HOMÉLIE XXXI.


SALUEZ MON CHER ÉPÉNÉTE, QUI A ÉTÉ LES PRÉMICES DE L’ASIE, POUR JÉSUS-CHRIST. (XVI, 5, JUSQU’À 16)

Analyse.

  • 1.3. De l’utilité de l’étude des noms propres dans l’Écriture Sainte. – Sur Epénéte, Marie et les saintes femmes des temps apostoliques ; Andronigne et Junie, parents de saint Paul et captifs avec lui ; Amplias, Urbain, Slachys, Apelle, la famille d’Aristobule, Hérodion, la maison de Narcisse, Tryphène et Tryphose, Perside, Rufus et sa mère, et autres saints personnages, hommes et femmes ; détails divers.
  • 4 et 5. Réflexions sur la considération dont saint Paul était entouré. – De l’inégalité des rangs dans le ciel. – De l’inégalité dans les mérites des hommes dont parle l’Écriture. – De l’inégalité des châtiments. – Dans quel lieu et la géhenne. – Il est bien moins important de le savoir que d’éviter d’y tomber. – Contre l’indifférence à ce sujet. – Pourquoi résister à la bonté du Dieu qui veut notre salut ?


1. Un grand nombre, même des personnes jalouses de bien faire, passeront, j’imagine, cette partie de l’épître, comme inutile, et sans grand intérêt ; c’est précisément ce qu’elles font, je pense, de la généalogie qui se trouve dans l’Évangile ; en effet, comme il n’y a là qu’un catalogue de noms propres, elles ne croient pas y trouver grand profit. Cependant ceux qui cherchent l’or, en ramassent minutieusement les plus petites parcelles, et les personnes dont je parle négligent des lingots d’un or si précieux. Il suffira de ces quelques paroles pour prévenir cette indifférence, et les corriger. La grande utilité que présente ici l’épître, est manifeste par ce que nous avons dit plus haut ; ces divers saluts ont déjà élevé vos âmes ; et, aujourd’hui encore, nous allons essayer d’extraire l’or de ce passage. Des noms qui ne sont rien en apparence, renferment quelquefois un trésor. Si vous comprenez pourquoi Abraham a reçu ce nom, et, de même pour Sara, pour Israël, pour Samuel, vous apprendrez, du même coup, un grand nombre de faits de l’histoire. Ces circonstances de temps et de lieu vous fourniront aussi leurs enseignements. Avec de la bonne volonté, on trouve là des moyens de s’enrichir ; le négligent ne tire aucun profit même des leçons les plus claires. Ainsi le goal d’Adam est tout un enseignement de haute sagesse, et il en faut dire autant, du nom de son fils, du nom de sa femme, et de beaucoup d’autres. En effet, les noms sont des monuments d’une grande éloquence ; ils témoignent des bienfaits de Dieu et de la reconnaissance des femmes ; elles conçoivent par la grâce de Dieu répandue sur elles, et ensuite elles donnent, elles donnaient ainsi autrefois des noms à leurs enfants.
Mais à quoi bort discourir en ce moment sur des noms, lorsque nous négligeons tant et de si précieuses pensées, lorsque tant de personnes ne connaissent même pas les noms des livres saints ? Toutefois, ce n’est pas pour nous une raison d’abandonner cette étude : « Vous « deviez », dit la parabole, « mettre votre argent entre les mains des banquiers ». (Mt. 25,27). Aussi, quand personne ne devrait nous entendre, voulons-nous faire notre devoir, montrer qu’il n’y a rien d’inutile, rien de livré au hasard dans les Écritures. Si les détails où il entre n’avaient pas leur utilité, l’apôtre ne les aurait pas ajoutés à sa lettre, Paul n’aurait pas écrit ce qu’il a écrit. Mais il y a des hommes tellement engourdis, lâches, indignes du ciel, que ce ne sont pas seulement des noms, mais des livres tout entiers qu’ils regardent comme superflus, ainsi le Lévitique, le livre de Josué et plusieurs autres. C’est ainsi