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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/438

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à des discours qui ne méritent que la dérision, fermons la bouche à nos contradicteurs. Oui, des plus petits péchés, comme des plus petites vertus le compte sera produit avec exactitude. Nous aurons à expier des regards impudiques, des paroles inutiles, des rires, des querelles, des mouvements de colère, la honteuse ivresse ; et nous recevrons aussi notre récompense pour nos bonnes actions, pour un verre d’eau froide, pour une bonne parole, pour un simple gémissement. Écoutez le prophète : « Mettez le signe sur le visage de « ceux qui gémissent, et qui sont dans l’affliction ». (Ez. 9,4) Comment donc osez-vous dire que le Dieu qui tient un compte si exact de tout ce qui nous regarde, n’a pas réfléchi, a parlé au hasard, en nous menaçant de la géhenne ? N’allez pas, je vous en conjure, sur de si vaines espérances, vous perdre vous-mêmes, et, avec vous, ceux qui ont foi en vos discours. Si vous vous déliez de nos paroles, interrogez avec soin les Juifs, les Grecs, tous les hérétiques sans exception, et tous, d’une seule voix, vous répondront : Il y aura un jugement et une rétribution. Les hommes ne vous suffisent-ils pas ? Interrogez les démons eux-mêmes, et vous entendrez leurs cris : « Pourquoi venez-vous ici nous tourmenter avant le temps ? » (Mt. 8,29) Rassemblez toutes ces preuves, et décidez-vous à renoncer aux vains propos, afin de ne pas faire l’expérience qui prouve la réalité de l’enfer ; retirez de ces preuves la sagesse qui vous permettra d’échapper à ces tourments, et d’obtenir les biens de la vie future, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, la puissance, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXXII.


JE VOUS EXHORTE, MES FRÈRES, A PRENDRE GARDE A CEUX QUI CAUSENT LES DISSENSIONS ET LES SCANDALES, CONTRE LA DOCTRINE QUE VOUS AVEZ APPRISE, ET DE VOUS DÉTOURNER D’EUX. CAR DE TELLES GENS NE SERVENT POINT NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, MAIS LEUR VENTRE ; ET, PAR DES PAROLES DOUCES ET FLATTEUSES, ILS SÉDUISENT LES ÂMES SIMPLES. (XVI, 17, 18, JUSQU’À LA FIN DE L’ÉPÎTRE)

Analyse.

  • 1 et 2. Il faut fuir ceux qui causent des divisions et des scandales. – Douceur de Paul dans ses exhortations. – Douceur funeste des hommes sensuels qui égarent les fidèles par leurs flatteries. – Dans les paroles de saint Paul, la prière et les prophéties s’unissent aux exhortations. – II ne faut ni la prière sans les œuvres, ni les œuvres sans la prière. – Saluts envoyés par divers personnages de la compagnie de saint Paul.
  • 3 et 4. Eloge éloquent de saint Paul. – Rome glorifiée parce qu’elle possède les tombeaux de saint Pierre et de saint Paul. – Qui me donnera d’embrasser le corps de Paul ? – Je voudrais voir la poussière de ses mains qui furent chargées de chaînes et imposaient l’Esprit ! – Saint Paul, vainqueur des démons et des sages de la terre. – Et cependant ce n’était qu’un homme comme nous.


1. Encore une exhortation, et une prière après l’exhortation. En effet, après avoir dit de prendre garde à ceux qui causent les dissensions, et de ne pas les écouter, il ajoute : « Que le Dieu de paix brise bientôt Satan sous vos pieds » ; et : « Que la grâce de Notre-Seigneur soit avec vous (20) ». Voyez quelle douceur dans cette exhortation ; il ne conseille