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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/60

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même transférée ». (Héb. 7,12) Dans un autre endroit il tient encore le même langage « Vous n’avez plus voulu des sacrifices et des offrandes ; les holocaustes pour le péché ne vous ont point plu ; alors j’ai dit : Voici que je viens ». (Héb. 10,5-7)
Que d’autres passages de l’Ancien Testament nous pourrions citer pour montrer que le Christ a mis fin à la Loi de Moïse ! Quittez donc la Loi pour bien voir la Loi ; tant que vous y demeurerez attachés, tant que vous refuserez de croire en Jésus-Christ, vous ne verrez pas la Loi. C’est pour mieux établir cette vérité que l’apôtre ajoute : « Jusqu’à ce jour, quand ils lisent les livres de Moïse, un voile est étendu sur leurs cœurs ». Il vient de dire qu’un voile est étendu sur la lecture de l’Ancien Testament ;. maintenant il veut empêcher qu’on n’entende ces paroles de l’obscurité de la Loi. Et déjà il affirmait que les Juifs étaient coupables, en disant : « Leur intelligence a été obscurcie ». Il l’affirme encore dans le pas sage que nous venons de piler. Il n’a pas dit en effet : Le voile est étendu sur les expressions de la Loi, mais « sur la lecture ». Or la lecture est l’acte de ceux qui lisent. Il dit encore : « Quand ils lisent les livres de Moïse ». Mais son langage lest plus clair encore dans ces paroles : « Un voile est étendu sur leurs cœurs ». Le voile couvrait le visage de Moïse, non pas à cause de Moïse lui-même, mais à cause de la grossièreté des Juifs et de leurs âmes charnelles.
4. Après lui avoir fait ces reproches, il leur fait voir comment ils peuvent ne plus les encourir. « Quand les Juifs seront revenus au Seigneur », c’est-à-dire, quand ils auront renoncé à leur Loi, « le voile sera enlevé ». Voyez-vous que le voile couvrait non pas le visage de Moïse, mais celui des Juifs ? Il s’agissait non pas de cacher la gloire de Moïse, mais d’empêcher les Juifs de l’apercevoir. Car ils n’auraient pu en soutenir la vue. C’était donc une conséquence de leur faiblesse : ce, voile ne dérobait à Moïse aucune connaissance, mais il arrêtait les regards des Juifs. Si l’Apôtre ne dit pas en propres termes. Quand ils auront abandonné la loi, il le fait assez entendre par ces paroles : « Quand ils seront revenus au Seigneur, le voile sera enlevé ». Il continue jusqu’au bout son allusion à la même histoire. Quand Moïse parlait aux Juifs, il voilait son visage ; quand il se tournait vers le Seigneur, le voile tombait. C’était une figure de l’avenir. Quand nous nous tournerons nous-mêmes vers le Seigneur, alors nous contemplerons la gloire de la Loi, nous verrons à découvert le visage du Législateur. Bien plus, nous – serons élevés au même rang que Moïse.
Voyez-vous comme l’apôtre excite les Juifs à embrasser la foi de l’Évangile ? S’ils croient en Jésus-Christ, non seulement ils pourront contempler Moïse, mais ils se tiendront au même rang que le Législateur lui-même. non seulement, dit-il, vous verrez cette gloire, que vous ne vites pas alors, mais vous brillerez de la même gloire que lui. Que dis-je ? Votre gloire sera plus brillante encore, si brillante que la gloire de Moïse n’est qu’une ombre en comparaison. Et comment cela ? Oui, si vous revenez au Seigneur ; si vous entrez dans la grâce, la gloire dont vous serez environnés sera-t-elle que la glaira de Moïse n’est rien en comparaison. Mais quoique la gloire de votre Législateur soit si peu de chose et si inférieure à cette autre que je vous annonce, vous n’y arriverez pas, tant que vous resterez. Juifs. D’où il suit que ni du temps de Moïse, ni maintenant, les Juifs n’ont vu ni ne voient cette gloire. Mais si vous embrassez la foi, la bonté de Dieu vous en découvrira une autre bien plus magnifique. Quand il s’adressait aux fidèles, il disait que la gloire de Moïse n’avait pas été une gloire véritable : il ne s’exprime plus maintenant de la même manière ; que dit-il donc ? « Quand les Juifs se seront convertis au Seigneur, le voile sera enlevé ». Il élève peu à peu les Juifs, et les place d’abord au même rang que Moïse lui-même, pour les mettre ensuite en participation des biens d’un ordre supérieur : Quand vous aurez contemplé la gloire de Moïse, dit-il, alors vous vous convertirez au Seigneur et votre gloire l’emportera sur la sienne. Voyez que de circonstances il, signale pour faire ressortir la différence du Nouveau et de l’Ancien Testament, pour établir la supériorité de l’un sur l’autre, sans les mettre néanmoins en opposition l’un avec l’autre. L’Ancien Testament, c’est la lettre, ce sont des tables de pierre, c’est un ministère de mort, il a disparu ; et cependant les Juifs n’ont pas même pu en contempler la gloire ; le Nouveau Testament, ce sont des tables de chair, c’est l’Esprit-Saint, c’est la justice, et il subsistera toujours ; et tous nous sommes appelés à le contempler ;