Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/121

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Dieu soit loué de ce que nous ne vivions éternellement qu’en enfer ou au ciel, car autrement nous deviendrions sur cette terre de grands scélérats, et le monde ne serait plus qu’un hospice d’incurables par le manque de fourrures (pour les robes des juges), de cordes (pour les gibets), et de lieux de guérison (de places d’exécutions).


Semblables à l’aveugle auquel la lumière et l’obscurité sont également inconnues, sans désintéressement nous ne connaitrions pas l’intérêt ; sans liberté, l’esclavage : peut-être aussi tant de choses ne restent-elles obscures pour nous que par le manque de leurs contrastes ?


L’homme seul véritablement grand sur cette terre serait celui auquel sa conscience ne ferait aucun reproche. Mais cet homme