Touchant le mariage de nos Ameriquains, ils observent seulement ces trois degrez de consanguinité : assavoir, que nul ne prend sa mere, ny sa soeur, ny sa fille à femme ; mais quant à l’oncle, il prend sa niepce, et autrement en tous les autres degrez ils n’y regardent rien. Pour l’esgard des ceremonies, il n’en font point d’autre, sinon que celuy qui voudra avoir femme, soit vefve ou fille, apres avoir sceu sa volonté, s’adressant au pere, ou au defaut d’iceluy, aux plus proches parens d’icelle, demandera si on luy veut bailler une telle en mariage. Que si on respond qu’ouy, dés lors, sans passer autre contrat (car les notaires n’y gagnent rien) il la tiendra avec soy pour sa femme. Si au contraire on la luy refuse, sans s’en formalizer autrement il se deportera. Mais notez que la Polygamie, c’est à dire, pluralité des femmes, ayant lieu en leur endroit, il est permis aux hommes d’en avoir autant qu’il leur plaist : mesmes, faisant de vice vertu, ceux qui en ont plus grand nombre sont estimez les plus vaillans et hardis : et en ay veu un qui en avoit huict, desquelles il faisoit ordinairement des contes à sa