Page:Jeanne Landre-Echalote et ses amants 1909.djvu/153

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le frelon

sur la table quand le Roi des Terrassiers la tira par sa jupe.

— Je vous en prie, pas d’histoires.

Il était pacifique et ne s’amusait d’un certain monde qu’à la condition de ne pas s’y mêler.

— Non mais, — piaillait Échalote, — si elles ne viennent pas ici pour voir ça, nous pourrions leur montrer autre chose.

Tout à coup un sanglot s’éleva, d’abord étouffé, puis strident.

— Quoi, y en a qui ouvrent leurs écluses, maintenant !

Devant soi on ne voyait rien que des consommatrices furibondes et prêtes à la bataille. Mais les oreilles de M. Lapaire qui, jusqu’ici, n’avaient point quitté le pugilat oratoire oscillèrent vers le nouveau bruit. Spectacle étrange ! À sa gauche, la duchesse d’Ersigny, qui n’avait ouvert la bouche de toute la soirée, soit par prudence, soit par modestie, pleurait à fendre l’âme.

— Est-ce que, par hasard, tu deviendrais folle ? — lui demanda-t-il, en lui saisissant la main qui cachait son visage.

Une boursouflure d’yeux et de joues rougeaudes émergea des larmes.

— Hi, hi, hi, oh la la, oh la la ! — hoquetait la duchesse, — que c’est donc triste ! On ne va pas s’en aller, dis ?

Elle suppliait son amant, lequel ne comprenait toujours pas.

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