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échalote et ses amants

dalquivir se plaisait d’autant mieux à ce sport que, M. Plusch étant présent, il avait l’occasion rare d’affirmer sa supériorité séductrice et la continuité des béguins inspirés. Au surplus, cela n’attaquait pas, comme il l’aurait cru, la susceptibilité virile de M. Plusch. Le Lapin-russe, même au beau temps de leurs amours, ne lui avait jamais inspiré qu’une intense chasteté. Les mâles, eux aussi, sont lunatiques, et la maîtresse dont s’enorgueillissait Guadalquivir n’avait été, pour le président des Embêtés du Dimanche, qu’une experte raccommodeuse de chaussettes et une non moins appréciable femme de ménage. Sur les planches où, pour ne point déroger à ses habitudes, il l’avait fait monter, elle n’avait pu que remplir des maillots et pincer des amendes. C’était aléatoire pour son avenir artistique, et elle avait agi prudemment en accueillant un amant généreux.

Le trio des mousquetaires, à son tour, projetait des corolles. Échalote en était bombardée et, rageuse chaque fois qu’un pédoncule lui tapait sur un œil, y répliquait en expédiant aux adversaires tout ce qui lui tombait sous les doigts.

— Halte là ! — fit le Roi des Terrassiers, quand il se fut aperçu qu’une poignée de havanes avait pris la fille de l’air.

Mais Échalote n’entendait rien. Maintenant elle faisait voler les tranches de rosbif et les cubes tremblants de gelée de veau. Ce jeu faisant des dégâts parmi les toilettes environnantes, on commença à huer la malpropre batailleuse.

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