Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/54

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mais de cette bourgade sortira Jésus-Christ, qui est le dominateur dans Israël. Et ne croyez-pas qu’il soit seulement de la race de David, à qui j’ai fait cette promesse : « J’établirai sur mon trône le fruit de votre ventre ; » Psa. 131, 8 ; l’assomption de la chair n’empêche pas en lui la majesté divine, il est né de moi avant tous les siècles, et celui qui a créé le temps ne saurait être contenu dans le temps. C’est à lui que j’ai dit dans un autre psaume : « Je vous ai engendré avant l’étoile du jour ; » Psa. 109, 3 ; car le Verbe était au commencement, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. U ôtait au commencement avec Dieu, Jn. 1, 1. Sa génération est donc dès le commencement et dès l’éternité. Pour Bethléem, elle est bien la même ville qu’Ephrata, et la preuve en est dans la Genèse, où nous lisons : « Rachel mourut, et elle fut ensevelie sur le chemin d’Ephratha, appelée depuis Bethléem. » Gen. 35, 19. L’un et l’antre nom de cette ville contient un n^stère : elle est appelée maison du pain, à cause du pain vivant qui est descendu du ciel ; Jn. 6, 1 ss ; et Ephratha, qui veut dire « il voit la fureur », à cause de la folie d’Hérode, qui, voyant que les Mages s’ôtaient moqués de lui, et entrant dans une grande colère, envoya tuer dans Bethléem et dans tous les pays d’alentour tous les enfants figés de deux ans et au-dessous, selon le temps dont il s’était enquis exactement des Mages, et à cause du seing répandu en abondance, un grand bruit a été entendu sur la hauteur, les plaintes et les cris lamentables de Rachel pleurant ses enfants. Mat. 2, 16-19. Nous lisons, mais toutefois d’après la seule version des Septante, dans Josué, A l’endroit où sont décrites les villes et les bourgs de la tribu de Juda, ce passage entre bien d’autres : « Théco, Ephratha, qui est Bethléem, Phagor, Aétam, Culon, Tami, Soris, Carem, Gallim, Béther, Manocho, en tout onze villes avec les villages qui en dépendent. » Jos. 15, 1 ss. Ni le texte hébreu ni aucun interprète ne portent ce témoignage ; les Juifs l’ont-ils méchamment supprimé dans les anciens livres, afin qu’on ne vit pas que Jésus-Christ est issu de la tribu de Juda, ou bien est-ce une addition faite par les Septante ? il n’y a rien qui permette de se prononcer avec certitude sur ce point. Néanmoins, le livre des Juges nous fournit une preuve que Bethléem est dans la tribu de Juda, puisqu’on y lit : « Un lévite qui demeurait sur le versant de la montagne d’Ephraïm, ayant pris une femme de Bethléem qui est en Juda cette femme s’irrita contre lui, et, l’ayant quitté, elle retourna dans la maison de son père, à Bethléem de Juda. » Jud. 19, 1-2. L’Ecriture fait avec raison cette précision : « À Bethléem de Juda », pour distinguer cette ville d’une autre Bethléem qui est en Galilée, comme nous l’apprend le livre de Josué. On peut encore traduire en notre langue Ephratha par « fertile », et ce mot a alors le même sens mystique que « maison du pain. »
« C’est pourquoi il les abandonnera jusqu’à