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fois 21 centièmes celle de l’argent. Cependant, comme l’argent peut quelquefois avoir plus de valeur relativement à l’or, Lord Liverpool recommanda très-sagement, dans sa lettre au roi, de réduire le poids du shelling. Par l’Acte 56 George III, ch. 68, il fut décidé que la livre pesant d’argent fournirait 66 shellings, ce qui faisait une réduction de poids d’environ 6 pour cent. Le nouvel Acte de Monnayage maintient les principales dispositions de celui de 1816, de sorte que le shelling anglais contient maintenant en argent au titre 87 grains 27272 (5 grammes 65518) ; et les poids de toutes les autres pièces d’argent sont des multiples ou des sous-multiples exacts de celui du shelling. La tolérance de poids pour le shelling est un peu plus du tiers d’un grain, et elle est dans une proportion simple pour les autres pièces. La tolérance pour le titre est dans tous les cas de quatre millièmes. Les différentes pièces autorisées sont au nombre de neuf, savoir : la couronne, la demi-couronne, le florin, le shelling, le six pence, le groat ou pièce de quatre pence, les pièces de trois et de deux pence, enfin le penny. Toutes ces pièces, sauf la couronne, sont frappées en plus ou moins grandes quantités ; mais le penny, et les pièces de deux et de trois pence, ne sont frappés qu’en très-faible quantité, comme monnaies du Jeudi-Saint, et après avoir été chaque année distribués par la Reine à titra d’aumône3, ils semblent être retirés de la circulation soit pour être fondus, soit pour figurer dans les cabinets des numismates.

Toutes ces pièces ont cours légal, sans qu’on tienne compte de leur poids, tant qu’elles n’ont pas été démonétisées par une proclamation, ou qu’elles ne sont pas usées et effacées au point qu’on n’en puisse plus reconnaître l’empreinte. La monnaie actuelle en circulation a perdu par le frottement une partie considérable de son poids primitif qui va souvent jusqu’au quart et au tiers. D’autre part la baisse de la valeur de l’argent relativement à celle de l’or diminue la valeur métallique des pièces, de sorte que personne n’est tenté de les exporter à l’étranger ou de les fondre pour les vendre comme métal, avec une perte de 10 à 30 pour cent sur leur valeur nominale.

Il y aurait un grand inconvénient à ce que chacun fût