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IV


Il nous reste à toucher une question non moins importante que celles que nous avons déjà discutées, et que soulèveront avec le plus d’insistance les adversaires qui sentent leurs convictions quelque peu ébranlées sur le point principal. Quel bien espérez-vous du changement que vous voulez opérer dans nos coutumes et nos institutions ? Si les femmes étaient libres, l’humanité s’en trouverait-elle mieux ? Sinon, pourquoi troubler leurs esprits et chercher à faire une révolution sociale au nom d’un droit abstrait ?

On ne doit guère s’attendre à voir poser cette question à propos du changement à apporter à la condition des femmes dans le mariage. Les souffrances, les immoralités, les maux de toute sorte produits dans des cas innombrables par l’assujettissement d’une femme à un homme sont trop effrayants pour être méconnus. Les personnes irréfléchies ou peu sincères qui