Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/15

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comme la première fois : « Vous n’êtes donc pas mort non plus ! » Je pris mon parti et j’expliquai, comme à l’épicier, le but de ma visite. M. Lenoir coupa net mes explications.

— Monsieur, dit-il d’un ton péremptoire qui n’admettait pas de réplique, je n’aime pas du tout ce genre de plaisanteries. Au surplus, je n’ai pas de temps à perdre. Adieu monsieur.

Je voulus m’excuser encore ; mais le terrible homme avait ouvert la porte d’un geste si décidé que je jugeai qu’il eut été inopportun d’insister. Cet être peu sociable eut fait hésiter la mort elle-même.

Fallait-il vider ma coupe jusqu’à la lie ? Oui, et puis, qui sait ? les trois « autres » étaient peut-être morts… pour tout de bon.

Me voici rue Bonaparte, chez feu (?) M. Maxime Detalle.

Un petit vieillard toussoteux, aux gestes prudents et timides, me reçoit.

— M. Maxime Detalle ?… commencé-je

— C’est moi, monsieur, Maxime Detalle, chef de bureau au ministère des affaires inutiles, depuis plus de quarante-trois ans, décoré de…

Ah ! quel ramolli ! Et quelle barbe ! Je la sentais grandir. Je coupai :

— Vous permettez, monsieur… une question ?