Page:Jolimont - Les mausolées français.djvu/162

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Antoine André Ravrio naquit à Paris en 1759. Son père, habile fondeur, était généralement estimé par sa droiture et ses talents ; et sa mère, appartenait à la famille Riesner, avantageusement connue dans les arts industriels et libéraux.

Ravrio, après avoir dessiné et modelé à l’Académie, se forma à la pratique de son art sous les plus habiles maîtres, et bientôt la perfection de ses ouvrages, ses compositions ingénieuses, ses imitations parfaites de l’antique, étendirent sa réputation dans toute l’Europe. Ses connaissances variées, ses qualités personnelles favorisèrent beaucoup ses relations commerciales, et le firent agréer dans plusieurs sociétés littéraires et de bienfaisance. Toujours traité avec distinction, son excellent cœur, son obligeance, son hilarité lui concilièrent l’estime générale et firent rechercher son amitié.

Livré entièrement à son état, qu’il aimait avec passion, il n’a cultivé les lettres que fort tard et comme délassement. Cependant il a fait jouer plusieurs vaudevilles qui ont eu du succès, et a publié pour ses amis deux volumes de poésies fugitives pleines de facilité, de sentiment et d’esprit. Si Ravrio eut mieux connu ses heureuses dispositions, et qu’il eut eu plus de loisir, on peut croire qu’il aurait marqué parmi nos poëtes les plus aimables.

Comme sa vie, sa fin fut celle d’un homme de bien, et le tribut qu’il voulut en mourant payer à l’humanité[1], est devenu un bienfait général par l’application que le savant M. Darcet, qui a remporté le prix, a fait de l’heureux résultat de ses recherches à d’autres professions aussi dangereuses pour ceux qui les exercent, que l’était auparavant celle de bronzier-doreur.

  1. En fondant un prix de trois mille fr. pour la découverte d’un moyen qui prévint les dangers de l’emploi du mercure dans la profession de doreur sur métaux.