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MASSÉNA.



Ce monument, érigé à la gloire d’un des plus illustres guerriers Français, est du nombre de ceux dont l’intérêt et le rattache à des souvenirs nationaux. Celui qui, dans les campagnes mémorables de l’Italie et de la Suisse, marcha constamment de conquêtes en conquêtes, et, jeune encore, fut surnommé l’Enfant chéri de la Victoire ; qui depuis, sur les bords du Danube, sut combattre avec avantage Charles et Suwarow[1], et mérita d’être décoré, dans les champs d’Essling, du titre de prince ; enfin, qui pendant plus de trente années a consacré son bras à sa patrie, et dont le courage intrépide, les manœuvres habiles et la fermeté de caractère ont plusieurs fois sauvé l’armée française, a sans doute acquis de justes droits à l’admiration et à la reconnaissance publique, et le nom de Masséna est inscrit au premier rang dans nos fastes militaires.

La mort l’avait oublié dans les combats ; elle est venue l’enlever au sein de sa famille, dans l’âge d’un honorable repos. Le mausolée consacré à sa mémoire est tout entier de marbre et décoré de sculptures précieuses ; il consiste en un cénotaphe élevé sur des degrés et surmonté d’un obélisque sur lequel on lit :

RIVOLI.
ZURICH.
GÊNES.
ESSLING.

Au-dessous :

MASSÉNA.
MORT LE 4 AVRIL 1817.

Sur la face méridionale du cénotaphe, on voit en relief, au-dessus d’une guirlande de chêne et de laurier, soutenue sur deux épées d’honneur, le buste du général sculpté par Bosio. Ses armes et des

  1. Les deux plus grands capitaines de ce temps.