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PRÉFACE.

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Cette pièce, disait Voltaire, dans la préface de Rome sauvée, n’est pas d’un genre à se soutenir comme Zaïre sur le théâtre ; tout le monde aime et personne ne conspire. On peut prendre aujourd’hui le contre-pied de cette pensée, et en induire des conséquences toutes contraires. Personne n’aime et tout le monde conspire. Sous une forme de gouvernement où deux partis toujours en présence sont sans cesse occupés à s’exagérer leurs torts, tout ce qui les blesse prend à leurs yeux une importance grave, tout est crime d’état ou trahison, toutes les passions se taisent devant les intérêts politiques, et c’est plus que jamais le moment d’intéresser parle tableau des conspirations et des événemens qui renversent les empires.

Voilà ce qu’ajoute La Harpe sur ce sujet, dans l’examen du théâtre de Voltaire : « Tous les temps ne se ressemblent pas ; je ne dirai pas comme une femme de nos jours, qui depuis long-temps n’était plus jeune : Est-ce qu’on aime encore ? mais ce que tout le monde sait, c’est que depuis huit ans[1] tout le monde conspire, et que la conspi-

  1. Ceci fut écrit en 1797.