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vi
préface

sans vouloir répéter les critiques de Voltaire, nous sommes entièrement de son avis sur cette tragédie. Nous ajouterions que, loin de penser que la scène française ait rien à gagner d’un rapprochement qui va fixer momentanément l’attention publique, nous imaginons que le théâtre anglais y peut contracter des avantages dignes d’une nation placée par ses philosophes au premier rang des nations savantes, et qui a quelquefois pris un si grand essor en poésie ; mais il y a, dans les mœurs et les habitudes des peuples, des raisons de leur manière d’être si indépendantes des règles du goût et de la raison même, que tout ce qu’il est permis d’espérer sur ce sujet, c’est que les choses en demeureront au point où elles en sont.

Il reste à nous justifier d’avoir osé traiter un sujet supérieurement traité par Voltaire ; mais il y a des choses qui ne peuvent être excusées que par l’audace qui les fait entreprendre. Il peut exister deux bons ouvrages sur le même sujet traité différemment. C’est la meilleure excuse à alléguer dans notre position ; encore sentons-nous qu’elle ne vaut rien pour nous.