Page:Jordan - Histoire de la ville d’Agde depuis sa fondation, 1824.djvu/350

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douleur d'en voir périr au terme même de leur voyage. Cette dernière ville participerait d'autant plus aux avantages de cet établissement, que la certitude de trouver une bonne relâche aux environs de son port, lorsqu'il y a trop de risques à y entrer pendant la violence d'une tempête, ne pourrait que contribuer à le faire fréquenter davantage par les navigateurs français et étrangers.

L'État aussi aurait dans cette rade un refuge assuré, non-seulement pour ses petits armemens durant le cours des guerres maritimes, mais même pour ses vaisseaux de haut-bord dans un cas de nécessité. Trois batteries, celle du fort Brescou, du Cap d'Agde et de Rochelongue, susceptibles d'être armées de beaucoup plus de pièces d'artillerie qu'il n'y en a dans ce moment, protègent le mouillage propre à cet établissement, et leurs feux qui se croisent semblent disposés tout exprès pour en défendre l'abord à une flotte ennemie. S'il eût subsisté en novembre 1809, lorsque le Gouvernement français voulant ravitailler Barcelonne par mer, fit partir de Toulon un convoi escorté par une division qu'une escadre anglaise dispersa et poursuivit jusque sur les côtes du département de l'Hérault, les vaisseaux de ligne le Robuste et le Lion auraient peut-être été conservés à la France par la retraite qu'il leur aurait offerte ; tandis