Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

auquel il ne sut même pas donner le lustre de la gloire à un moment où les Tatars infestaient les frontières moldaves.

Le nouveau Sultan, fils de Sélim, ce sombre Soliman que l’histoire devait orner du titre de « Magnifique », empereur de Byzance, dans la conscience de son glorieux héritage, s’était, en effet, levé pour en finir avec les troubles que provoquaient sur le Danube l’ambition et les discordes des derniers princes chrétiens. La Hongrie avait succombé, après la prise de Belgrade, à la bataille de Mohács, en 1526, et son dernier roi, abandonné par les siens, avait péri dans les marais du fleuve, lorsqu’un crime des boïars trancha les jours du criminel prince de Moldavie et ouvrit ainsi la voie à un autre fils d’Etienne-le-Grand, à un des enfants de ses nombreuses amours chantées par la légende ; Pierre, appelé, d’après le nom de sa mère : Rares.

En Valachie, le faible Vladislav, successeur, imposé par les Turcs, de Radu, et deux princes du nom de Vlad, ne firent que paraître sur la scène. Là, régnait l’agitation perpétuelle d’une classe de boïars trop nombreuse, trop pauvre et trop peu cultivée pour songer à la tranquillité du pays et lui préparer un avenir. Mais la Moldavie, qui dominait cette Valachie de toute la hauteur de son régime d’ordre, garanti par une dynastie généralement respectée, avait repris son essor conquérant.

La Pocutie ne fut pas oubliée ; en 1531, elle fut envahie par Rares qui subit une grande défaite à Obertyn, échec qu’il sut bientôt venger en repoussant les Polonais entrés sur son territoire et réparer par l’énergie d’une politique de résistance appuyée par un riche Trésor et une armée permanente. Sept ans plus tard, un nouveau conflit avec ses voisins, qui assiégèrent Hotin, amena l’intervention décisive du Sultan et la fin