Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/116

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Etienne choisit alors pour centre religieux, orthodoxe et roumain de son fief transylvain le village de Vad, sur la rivière du Somes (Szagos), où il fit bâtir une belle église gothique ; un évêque, consacré par celui de Suceava, sa capitale, y résida pendant tout le XVIe siècle. A Cetatea-de-Balta, entre les grands établissements saxons, une expansion moldave était plus difficile, et le burgrave dut se borner à recueillir ses droits sur la foire importante qui s’y tenait une fois par an.

Les princes de Valachie avaient perdu ce « duché de Fogaras et d’Omlas », que Vlad l’Empaleur réclama, en pillant et en massacrant, au moment même où il demandait l’extradition des prétendants au trône valaque, et qui resta dans le titre de ses successeurs jusque vers 1700, non sans qu’on rencontre au moment favorable de nouvelles prétentions roumaines sur ce fief. En échange de ces riches et belles régions, près des montagnes de la frontière, de simples places fortes furent attribuées aux Voévodes fidèles pendant le XVIe siècle : ils eurent ainsi des châteaux à Stremt (Aldyod, Algyogy), à Vint (Alvincz), à Vurper (Borberek) ; c’était le temps où Pierre Rares et ses contemporains valaques durent intervenir une dizaine de fois en Transylvanie, avec des intentions qui n’étaient certainement pas seulement celles d’exécuter les ordres du Sultan. Aussitôt, dans ces villages de population roumaine, surgirent des églises orthodoxes et des monastères dont les supérieurs, protégés aussi par de nobles magyars influents, exercèrent, comme leurs collègues du Marmoros, mais sans avoir un privilège formel de la part du Patriarche byzantin, les fonctions épiscopales, à côté des. « protopopes », des archiprêtres d’ancienne tradition indigène. Déjà le fief de Fagaras avait eu son évêque au-delà de l’Olt, dans le village de Galati ; à partir du