Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’on les rencontre dans les actes de Mircea et de ses successeurs : le logothète, maître de la chancellerie, le vornic (de dvor, slavon : Cour), le majordome, le palatin de la résidence, du « sacré palais », le vistier-nic, au nom slavisé, qui gardait le Trésor, le comis (venu du latin comes, par le canal byzantin), qui avait sous sa surveillance les écuries princières, puis le spatar, chef des armées, dont le nom, qui pourrait venir du roumain spata, épée, est cependant un emprunt évident au « spatharios » de Constantinople, le postelnic, cubiculaire ou chambellan, et enfin ces stratornics, de brève durée, dans le nom desquels se mêle encore une fois la racine grecque avec le suffixe des imitateurs slaves.

Cette influence passa aussitôt en Moldavie, aucune frontière n’ayant pu séparer la vie spirituelle, parfaitement unitaire, de la nation. Elle y trouva cependant une autre influence slave, d’origine byzantine infiniment plus ancienne, parce qu’elle date des premiers contacts entre les Russes de Kiev et les Impériaux romains et orthodoxes du Bosphore. Les premiers secrétaires des Voévodes moldaves vinrent de la Galicie russe, de la Cour des princes lithuaniens, qui * avaient succédé aux rois de la Russie Rouge, et un formulaire plus bref, plus concis, mêlé de ces éléments • latins que les Voévodes du Marmoros avaient apportés avec eux à Baia, se distingue nettement de la lourde phrase pompeuse qui domine dans les diplômes valaques. L’ordre des dignitaires est aussi plus simple ; des seigneurs territoriaux sans fonctions à la Cour, des conseillers n’ayant pas d’autre qualification, des chevaliers guerriers, des « capitaines » ou starostes à la manière de Pologne, alternent avec les quelques détenteurs des charges d’un caractère byzantin. Les burgraves paraissent dominer de leur importance militaires tous les autres. Il fallut attendre le règne