Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/141

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ressuscité. Comme cependant le prince Alexandre, qui avait élevé déjà, probablement, la belle église fortifiée de Saint-Nicolas (Sân-Nicoara) sur la place la plus élevée de sa capitale, persistait dans une demande qu’on ne pouvait pas refuser jusqu’au bout à un « dy-naste » qui pouvait bien se tourner vers les propagandistes catholiques, on recourut à un biais ; on lui permit d’établir à Arges, comme « Métropolite de la Hongro-Valachie » (distincte de la Valachie thessalienne, balcanique) et « exarque des plateaux » (plaiuri), le prélat qui, presque sans fidèles, résidait, dès le commencement de ce XIVe siècle au moins, à Vicina, près du point de séparation des branches du Danube. Peut-être même ce grec de création patriarcale, Hyacinthe, qui devait catéchiser les sujets de Dobrotitsch, se trouvait-il plutôt sous l’influence politique du Voévode valaque, maître des rives danubiennes jusqu’à la Mer. Telles furent les circonstances dans lesquelles l’ut créée, en 1359, l’Église valaque.

Cette Église fut conduite d’abord par Hyacinthe seul, puis aussi par Daniel Kritopoulos, qui portait comme moine le nom d’Anthime ; il prit le titre de « Métropolite d’une partie de la Hongro-Valachie », ce qui devait signifier bientôt l’évêché de Severin ou de Ranime, sur la rivière de l’Oit, le « Nouveau-Seve-rin » ; plus tard leur successeur fut le supérieur même des couvents du Mont Athos, Chariton, qui ne semble pas avoir résidé d’une manière permanente dans le pays, car il conserva ses anciennes attributions monastiques. Ils avaient introduit sans doute la liturgie grecque, en même temps que l’art byzantin ; cet art restait fidèle aux anciennes traditions de la peinture, mais suivait dans l’architecture les normes plus simples de la Montagne Sainte, comme on le voit dans l’ancienne église cathédrale dite « princière » de Curtea-de-Arges, avec des fresques admirables.