Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/167

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à Dragomirna, et par celle de son prince, Etienne Tomsa, à Solca, dans cette même Bucovine annexée plus tard par l’Autriche, par les quelques églises de Jassy et de ses environs (couvent de Bârnova), dues à la munificence d’un prince apparenté aux Movila, Miron Barnowski — Roumain de sang, mais, comme tant d’autres, citoyen polonais — et enfin par les édifices de Basile Lupu, élevés dans cette même Capitale : Golia et les Trois Hiérarques, dont le dernier, tout couvert de sculptures décoratives d’un caractère oriental, a été recopié à notre époque sur l’original par le même réparateur attitré des églises roumaines.

Ce style moldave s’imposa à la Valachie, grâce aussi à l’influence exercée par le mariage de la fille de Pierre Rares dans cette autre principauté, et l’ancien carré de pierres, plutôt bas et orné de peintures clairsemées, fut remplacé par l’élégant édifice, se développant en hauteur et tout tapissé d’images, que la Moldavie avait créé. Telle cette petite église du cimetière de Cozia qui n’a rien perdu de ses caractères distinctifs. Un peu plus tard, les architectes valaques, tout en cherchant dans l’ancien système byzantin des briques placées de biais et dans l’alternance de la brique ordinaire avec les pierres rondes confondues dans le ciment, un remplacement pour le difficile revêtement des peintures extérieures, placèrent devant la porte d’entrée un léger péristyle, appuyé sur de fines colonnes aux chapiteaux sculptés. Cette transformation, qui ajoutait essentiellement à l’élégance de l’édifice, fut adoptée d’une manière définitive, et on la rencontre désormais dans tous les édifices religieux va-laques jusqu’à l’époque d’activés réparations et reconstructions que furent les règnes de Mathieu Basarab (1632-1654) et de Brâncoveanu (1688-1714).

Un puissant essor d’originalité se produisit aussi à la même époque dans l’art du livre. Des manuscrits