Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/231

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anciennes icônes, la liturgie archaïque, le vieux style roumain de l’Ecriture, les fêtes qu’avaient célébrées les ancêtres. En même temps, et surtout, on voulait l’égalité avec les autres nations : « que les Unis ne soient plus considérés comme tolérés », qu’ils soient « avancés et admis dans toutes sortes d’emplois ; que leurs fils soient reçus sans distinction dans les écoles latines des catholiques et dans les fondations scolaires ».[1]

Cette décision fut confirmée dans un nouveau synode convoqué par le successeur de Théophile, Athanase, qui était allé, selon la coutume, se faire consacrer par le Métropolitain valaque. Préoccupé seulement de se maintenir contre les attaques des Jésuites, il était disposé à toutes les concessions, même à celle de rompre des liens, si profitables pour ses revenus, avec le siège de Târgoviste. Il y eut bien une résistance, dans les régions où le calvinisme s’était enraciné et dans la Transylvanie méridionale, qui avait pour centre Bra-sov, avec son faubourg roumain des Schei, et où l’in-fluence du riche et puissant Brâncoveanu était la plus forte. L’autorité militaire et la persécution religieuse s’associèrent pour briser les efforts des récalcitrants ; un de leurs chefs, Job Tirca, qui se réfugia plus tard en Moldavie, devint le superintendant calviniste pour les Roumains du prétendant François Râkoczy. Mais un voyage à Vienne fut imposé au pauvre jeune Métropolite, qui ne comprenait nullement la responsabilité historique du moment : sa rudesse naïve fut, sous l’influence jésuite, amenée rapidement à résipiscence : il reconnut l’évêque catholique comme son supérieur, il admit le contrôle et la surveillance d’un « théologien » de la milice de Jésus, qui, avec le simple titre

  1. Voyez notre Histoire des Roumains de Transylvanie et de Hongrie, II, chapitre I.