Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

par certains des leurs, gens énergiques et de bon sens, ne voulant que l’ordre et la liberté.

Sur la base de ces vœux, solennellement exprimés, la Conférence de Paris rédigea, en août 1858, cette « Convention » qui, remplaçant le « Règlement Organique », devait être la nouvelle Constitution octroyée par les Puissances Garantes aux « Principautés Unies ». Elle décrétait qu’il y aurait deux princes, deux capitales, deux ministères, deux assemblées ; mais, pour affirmer cette « Union » restreinte sur laquelle on s’était entendu, on formait une Assemblée législative de composition mixte, siégeant à Focsani, sur la limite entre les deux territoires, une Cour de Cassation commune, et la possibilité existait de réunir les deux armées pour une œuvre de défense nationale.

Or, il faut l’affirmer encore une fois, ce qui détermine la vie d’un peuple ce ne sont pas les conditions que peuvent lui créer les circonstances extérieures, mais bien tout ce qu’il est capable de faire entrer lui-même, par sa conscience, son labeur et son courage, dans ces formes, toujours capables d’une plus large interprétation. On le vit bien encore en cette occasion. En 1858, des assemblées furent élues qui devaient donner à chacune des Principautés Unies un chef séparé. Déjà les candidatures particularistes se présentaient : d’abord les anciens princes, Michel Sturdza, plus son fils Grégoire, d’un côté, Bibescu, Stirbei, sinon aussi Alexandre Ghica, de l’autre ; ensuite les chefs de la Révolution, de l’émigration, du nouveau mouvement de la jeunesse ; Alecsandri fut même parmi les concurrents, si Kogalniceanu refusa d’y être.

Mais la nécessité des choses, la logique du développement national en décidaient autrement. Il y avait parmi les unionistes roumains un personnage particulièrement sympathique, malgré ses défauts, et