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rendit à Constantinople pour rendre hommage à un suzerain qu’il n’avait pas encore honoré de sa visite, on consentit à reconnaître l’Union, mais seulement dans la personne de celui qui l’avait réalisée. En janvier 1862, il n’y avait plus qu’une seule Roumanie : les Ministères, les Capitales, les Assemblées s’étaient confondus.


CHAPITRE XII

Renaissance roumaine au XIXe siècle par l’idée nationale militante après l’Union des Principautés


Réformes sociales sous le prince Cuza. — Le règne de Cuza dura peu ; il succomba en février 1866 sous les coups d’une conspiration militaire ourdie par les libéraux et par certains conservateurs, également mécontents d’un « tyran » qui osait mépriser les formes constitutionnelles ou plutôt « conventionnelles » pour atteindre le fond même de sa mission. Pour bien comprendre son rôle, il faut se rappeler que, dans les intentions des électeurs, aussi bien que dans la conscience de l’élu, il n’était que provisoire : on avait confié le pouvoir à un noble indigène, d’une énergie et d’une franchise qu’on savait sans égales, uniquement pour accomplir le programme dérivant des Divans de 1858.

Il y avait des milliers de paysans non propriétaires, obligés de fournir aux boïars, pour l’usage de la terre, un service personnel qu’ils abhorraient, surtout à