Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/65

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dans l’Asie centrale, leur patrie, et dans leurs conquêtes de l’Asie occidentale, des foyers qu’ils ne comptaient nullement abandonner. Sur ce territoire, qu’ils ne traversèrent même pas, ils ne firent que remplacer la domination, des Cuinans, dont les restes, chrétiens ou même païens, allèrent chercher un refuge en Hongrie. Les Roumains ne firent que changer de maîtres : il y eut pour eux seulement un autre collecteur de la dîme aux époques fixées de l’automne et un autre douanier dans les ports de la Mer Noire. Mais cette invasion brisa pour toujours le ressort de l’invasion hongroise, qui prétendait travailler au nom du catholicisme et de la civilisation latine de l’Occident. Après que l’ennemi se fut retiré dans sa steppe, laissant derrière lui d’affreuses ruines, des efforts furent tentés pour revenir à l’ancienne situation. Des chevaliers venus de Terre Sainte, les Hospitaliers français, furent appelés, en 1247, à Severin ; 011 leur promit les revenus dus à la Couronne par les chefs des Roumains de la « Transalpine », dont les noms sont donnés par un précieux privilège de 1246 : les « juges » Jean et Farcas dans l’Olténie plaine, le Voévode Litovoiu, dans la montagne du Jiiu, le Voévode qui, au delà de l’Oit, résidait dans la cité d’Arges, au fond de la montagne ; la résidence d’Arges, Seneslav, sans compter les pêcheries de Celeiu et d’autres avantages sur ce territoire qui, avec ses moulins, ses villages florissants, avec ses guerriers et ses chefs nobles donne l’impression d’un pays de très ancienne civilisation.

Le Pape avait confirmé, en 1251, cet acte de donation, qui n’eut peut-être pas de suite, à maître Raim-baud, celui auquel s’était adressé le roi, n’ayant vraisemblablement jamais pris définitivement ses quartiers à Severin. S’il en avait été autrement, on aurait eu, sous le couvert de la Hongrie royale, déléguée