Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/86

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comme Pierre Aaron, vers le milieu du XVe siècle, conclurent des conventions qui en faisaient ses bons amis et ses dépendants, si Chilia, la nouvelle forteresse moldave en face de Licostomo en décadence, lui fut cédée personnellement, pour ainsi dire, dans le but d’y faire un point d’appui de la croisade, elle n’exerça pas cette influence d’une manière aussi impérieuse que dans l’autre principauté, où le prince Vlad Dracul, homme d’une grande énergie cependant, qui avait pris part à la bataille de Varna aux côtés des chrétiens, fut pris à l’improviste par le gouverneur de la Hongrie et tué, de même que son fils aîné, sur sa propre terre valaquè.

En fait, les prétentions féodales du roi Louis avaient passé à la Pologne, héritière de ses droits en Galicie. Ce fut, en effet, en cette qualité que Jagellon le païen, devenu, sous le nom de Vladisilav, « roi de Pologne et de Hongrie », formula des projets de suzeraineté sur la Moldavie ; il cherchait en même temps à conclure avec la Valachie du prince Mircea, neveu de Laïco, des traités dirigés contre son concurrent, comme celui qui fut conclu, par la médiation du Moldave Pierre, en 1389. Roman, successeur de Pierre, disparut après la bataille de la Worskla, où les troupes de Jagellon affrontèrent celles de son cousin lithuanien Witold, qui voulut, pendant une trentaine d’années, être le roi d’un nouvel État indépendant. Pendant le long règne d’Alexandre-le-Bon, fils et deuxième successeur de Roman, ce fut le souci des territoires pocutiens qui domina les relations entre Vladislav et son voisin moldave. Alexandre se présenta même devant le roi dans cette Pocutie sur laquelle il voulait affirmer ainsi encore une fois ses droits dérivant de l’ancien « emprunt » ; après la mort de la princesse Anne, cette cousine lithuanienne de son allié et « suzerain », il épousa Ryngalla pour laquelle