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pars (non je parts) ; le radical pur reparaît au pluriel : n. serv-ons, n. part-ons, etc. D’autres modifications plus profondes se produisent dans les verbes dont le radical se termine par l mouillée. Elles seront étudiées à propos des verbes principaux de cette catégorie.

Imparfait

On avait une forme (propre aux dialectes de l’Est, surtout au bourguignon) analogue à celle de la conjugaison en -er : je servive (comme je chantève) ; n. servi-iens, v. servi-iez, il servivent. Mais la forme en -eie[1], -oie la supplanta de bonne heure.

Je serv-eie, oie n. servi-iens
tu serv-eies v. servi-iez
il serv-eie(t) il serv-eient, oient
Parfait

Je servi, servis (comme je feni, fenis).

Futur

Servirai (de servire habeo).

Conditionnel

Servireie (de servire habebam), oie, etc.

Impératif

Serf (sers à partir du xiiie s.) ; servons, ser-vez, formes de l’indicatif présent ou peut-être du subjonctif présent. Cf. supra, première conjugaison vivante.

Subjonctif présent
Que je serve que n. ser-vons
que tu serves que v. serv-ez
qu’il serve(t) qu’il serv-ent

Ces formes correspondent à des formes latines comme servam, servas, etc., au lieu de serviam[2], servias, etc. De même : que je parte renvoie à *partam, au lieu de *partiam (lat. class. partiar).

  1. Cf. supra à la conjugaison en -er
  2. On rencontre cependant servie, dormie, partie, etc., qui renvoient à des formes latines en -iam.