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Le parfait était le suivant (duire) :

Je duis n. duisímes
tu duisís v. duisístes
il duist il duistrent

On conjuguait de même : je luis, tu luisis; je destruis, tu destruisis; je construis ; je cuis, tu cuisis, etc. Depuis le xiiie siècle il existe pour ces verbes, sauf pour les défectifs, un parfait faible, qui est le parfait actuel : je conduisis.

Pour nuire, cf. infra, parfaits forts en -ui.

Conclure, exclure font, au parfait, conclus, conclusis, etc. Mais ils se sont assimilés de bonne heure aux verbes à parfait faible en -us : d’où les formes actuelles : je conclus, tu conclus.

Tordre et mordre avaient dans l’ancienne langue des parfaits forts: je tors, tu torsis, il torst; n. torsimes, etc. Ces parfaits ont été remplacés, à la fin de la période de l’ancien français, par les parfaits faibles actuels : je tordis, je mordis, avec le radical du présent mord-, tord-.

Sourdre avait de même un parfait : je sors, tu sorsis, il sorst.

Prendre dont nous avons étudié le parfait, voit nd réduit à n, aux trois personnes du pluriel de l’indicatif présent, au subjonctif présent, à l’imparfait de l’indicatif et au participe présent. Le radical avec nd[1] a existé dans l’ancienne langue, mais a fait place de bonne heure au radical réduit à n. Au subj. présent on avait preigne, par analogie de plaigne, ceigne, etc. La forme actuelle prenne est empruntée ou radical de l’indicatif présent (pluriel) et est relativement récente.

  1. Nous prendons ; je prendeie, etc.