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par excellence, pendant tout le moyen âge, la conjonction de la comparaison ; cf. infra, Propositions subordonnées.

Ex. :

Fist une corde si longe come ele pot. (Aucassin et Nicolete, 12, 14.)
Elle fit une corde aussi longue qu’elle put.

Après le comparatif, il arrive souvent que la proposition subordonnée contient la négation, sans que ce soit une règle absolue.

Ex. :

Plus est isnels que n’est oisels qui volet. (Rol., 1573.)
Il est plus rapide que n’est un oiseau qui vole.

Pronoms

Pronoms personnels

Emploi des formes accentuées et des formes atones.

On a vu plus haut (Morphologie) que les pronoms personnels se présentaient sous deux formes : tonique et atone. La forme tonique s’emploie avec les prépositions, comme dans la syntaxe moderne.

Ex. :

Set a mei sole vels une feiz parlasses. (Alexis, 448.)
Si avec moi seule tu avais parlé même une seule fois.

On disait donc : en tei, o tei (avec toi), encontre mei, por mei, por tei, etc.

L’ancien français emploie encore la forme accentuée devant l’infinitif pur et surtout devant l’infinitif précédé d’une préposition, le gérondif et le participe passé. Cet usage, qui était resté vivant jusqu’au xvie siècle, a disparu dans la syntaxe moderne.