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Tout.

Tout employé comme adjectif (tous les hommes) pouvait ne pas prendre l’article dans l’ancienne langue surtout au pluriel : tous hommes, tous dis, tous jours. On disait aussi toute nuit, toute veie (toutefois, cependant). Cf. encore, au xviie siècle :

Chez lui paisiblement a dormi toute nuit. (Corneille, Menteur, III, 2.)
Quoi ! Masques toute nuit assiégeront ma porte ! (Molière, Étourdi, III, 9.)
Un.

Un s’emploie au pluriel devant les mots qui n’ont pas de singulier ou devant les mots désignant des objets qui vont par paire.

Unes lettres, unes fourches, unes chausses, unes cornes, unes grosses lèvres, etc.

Un employé comme pronom au sens de l’un, quelqu’un est fréquent.

Uns qui se jut el pavillon
Respondi orgoillosement. (Ben. de Sainte Maure, 16042.)
L’un d’eux, qui était couché au pavillon, répondit orgueilleusement.

Au xvie siècle, un avait souvent le sens de quelqu’un : Comme un qui prend une coupe (Ronsard, Odes, I, 2). Oter à un ce que la fortune lui avait acquis (Montaigne, II, 8).

Noms de nombre

Cardinaux

Sur l’emploi de un article indéfini, cf. supra. Sur l’emploi de l’article devant les nombres cardinaux, cf. supra.