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à un conditionnel (ou même à un futur) dans la proposition interrogative directe : c’est d’ailleurs la construction latine.

Ex. :

Or ne sai jo que face. (Rol., 1982.)
Je ne sais que faire. (Interrogation directe : que ferai-je ?)
Ne li chalt, Sire, de quel mort nos morions. (Rol., 227.)
Peu lui importe, Sire, de quelle mort nous pouvons mourir.
Ne set liquels d’els mielz lui plaise. (Chr. de Troyes, Erec, 2360.)
Il ne sait lequel d’entre eux lui plaît le plus.
Et ne voi coment ele puisse estre ferme. (Villehardouin, 189.)
Et je ne vois pas comment elle peut être ferme.

L’interrogation avec le verbe à l’infinitif précédé d’un pronom interrogatif est connue de l’ancienne langue.

Ex. :

Ne sai cui entercier. (Alexis, 177.)
Je ne sais qui reconnaître.

Propositions relatives

La syntaxe de ces propositions ne présente pas de différences sensibles avec la syntaxe moderne. Ainsi on emploie le subjonctif, comme aujourd’hui, quand le relatif introduit une phrase qui marque un but, une intention.

Ex. :

Enfant nos done qui seit a ton talent. (Alexis, 25.)
Donne-nous un enfant qui soit selon ton désir.

Aujourd’hui cette construction n’est possible qu’après