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De mon lignage ai perdue la flour. (Aliscans, 432.)
J’ai perdu la fleur de mon lignage.
Plage de l’adjectif attribut.

Avec le verbe être l’adjectif attribut est ordinairement en tête de la phrase. Dans les autres cas sa place ordinaire est après le verbe.

Buona pulcela fut Eulalia. (Cantilène de Sainte Eulalie.)
Bons fut li siecles al tems ancienour. (Alexis, 1.)
Bon fut le monde au temps ancien.
Vielz est e fraieles, toz s’en vait declinant. (Alexis, 9.)
Il est vieux et débile, il s’en va déclinant.
Riches hom fut... (Alexis, 14.)
Ce fut (c’était) un homme riche.
Granz sont les oz et les eschieles beles...
Grant est la plaigne et large la contrée. (Rol., 3291, 3305 )
Grandes sont les armées et beaux les bataillons... Grande est la plaine et large la contrée.

Cf. supra : Halt sont li puy et molt halt sont li arbre. (Rol., 2271).

L’adjectif attribut avec le verbe avoir précède aussi souvent le verbe.

Ex. :

Grant a le cors, bien ressemble marchis ;
Blanche a la barbe, come flor en avril. (Rol., 3502.)
Il a le corps grand ; il ressemble bien à un marquis ; il a la barbe blanche, comme fleur en avril.
Place de l’adjectif épithète.

L’épithète précède plus souvent le nom dans l’ancienne langue que dans la langue moderne. Quelques grammairiens attribuent cette construction à une influence germanique ; mais ce n’est