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PHONÉTIQUE

K dans ki, ke (et ) est dit prépalatal, c’est-à-dire formé dans la partie antérieure du palais dur ; k + a est dit médiopalatal ; ko, ku, postpalatal (palais mou).

1o Dans les groupes co, cu, c reste.


Ex. :

  • cor > cœur ;
  • cotem > queux (pierre à aiguiser) ;
  • coquum > queux (cuisinier) ;
  • codam (pour cauda) > queue ;
  • curam > cure ;
  • corium > cuir.

2o Ca. Pour ce groupe il suffit de rappeler ici sommairement ce que nous avons dit à propos de a.

Le groupe ca initial accentué donne ch + ie, si a est libre : carum > chier; *capum > chief; canem > chien; capram > chièvre.

Caulem donne chou et causam, chose. Ici l’a n’est pas pur : il y avait une diphtongue ; le traitement n’a pas été le même que si l’a avait été pur.

Si a est entravé, le groupe se maintient sans changement : cameram, cam’ram > chambre; cantat > il chante ; campum > champ.

Quand le groupe ca est avant l’accent, le c se change en ch (a passe à e, s’il est libre, et reste a s’il est entravé[1]) : cabállum> cheval; camísiam > chemise; camínum> chemin; carbónem > charbon.


Le traitement de ca initial est un des traits qui distinguent le plus nettement la langue d’Oc de la langue d’Oïl ; cependant, d’une part dans les dialectes méridionaux qui forment la frontière linguistique avec la langue d’Oïl, c + a initial passe à ch; par exemple en périgourdin, limousin, auvergnat, dauphinois, etc.

D’autre part deux dialectes importants de la langue

  1. Cf. supra, pour les mots traités différemment.