Page:Joseph Gabet - Etat des missions de chine.djvu/10

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Notre-Seigneur a promis aux prédicateurs de l’Évangile que rien ne leur manquerait, ; les fidèles, suscités par la Providence, s’imposent des collectes pour subvenir à leur entretien ; pourquoi donc tant d’importunes sollicitations d’argent qui choquent les laïques et les scandalisent ? Combien ou serait plus édifié de voir les missionnaires se confier davantage en ces paroles du divin Maître : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera surajouté, car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses. » Matth., 6, 33.


Leur petit nombre.

Beaucoup de personnes aussi, croient trouver la cause du peu de succès des missions dans le petit nombre de missionnaires.

Sans doute les missionnaires sont nécessaires ; car c’est à cette condition que Notre-Seigneur attache la conversion des peuples lorsqu’il dit : « Priez donc le Maître de la moisson qu’il y envoie des ouvriers ! »

Mais là-dessus il faut faire les réflexions suivantes : douze apôtres commencèrent la conversion du monde, et en vinrent à bout en suivant la méthode que leur avait tracée Notre-Seigneur. Cette méthode consistait en trois principaux points : 1° l’union entr’eux ; 2° la prédication en vue de laquelle ils reçurent le don des langues ; 3° l’institution d’un clergé indigène partout où ils prêchaient la foi.

Des milliers de missionnaires se sont consumés dans les missions de Chine et des autres parties de l’Asie, et ces missions sont encore dans un état déplorable ; la cause n’en est donc évidemment pas dans le petit nombre d’ouvriers, elle se trouve plutôt dans leur peu d’attention à suivre dans l’exercice de leur zèle les vestiges apostoliques ; et on peut affirmer sans hésiter, qu’en doublant ou même triplant le nombre des missionnaires, si on n’apportait aucun changement à leur méthode, on n’aurait pas encore remédié à la véritable plaie des missions.


Conclusion.

En résumé, ce n’est ni le défaut de la grâce, ni les vices des nations infidèles, encore moins la prétendue supériorité