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CHAPITRE VI

Troisième raison du peu de succès des missions.


Nécessité d’apprendre la langue. — Funestes conséquences pour la religion de l’ignorance de la langue. — Obligation de savoir la langue lorsque le missionnaire paraît devant les tribunaux. — Conclusion générale.


Nécessité d’apprendre la langue.

Pour prêcher la foi aux peuples et les convertir, il faut parler leur langue, c’est un fait incontestable ; et nous voyons, aux Actes des Apôtres, que Notre-Seigneur, lorsqu’il voulut leur faire commencer l’œuvre de la prédication évangélique, ne se contenta pas de leur envoyer l’Esprit-Saint, mais encore il leur communiqua le don des langues, de sorte, est-il dit, qu’en annonçant aux peuples la parole évangélique ils parlaient à chacun sa propre langue. Actes, chap. 2.

Or, cette science des langues dont les apôtres reçurent miraculeusement l’infusion universelle et instantanée, le missionnaire doit l’acquérir par l’étude et le travail, sous peine de rester à jamais impuissant dans l’œuvre de la prédication. En effet, on conçoit que la parole étant comme le canal par où les idées du missionnaire doivent passer dans le cœur de ses auditeurs, cette transmission d’idées ne se fera point si le langage de celui qui parle n’est pas compris de celui qui écoute.

L’exposé de quelques-uns des inconvénients qui résultent pour les missions de l’ignorance de la langue de la part des missionnaires, rendra plus sensible cette vérité pour le lecteur.


Funestes conséquences pour la religion de l’ignorance de la langue.

Il faut savoir qu’en Chine les missionnaires parviennent, au bout de quelques années, à savoir assez la langue pour