Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 14.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’honneur de vous répondre, et de vous remercier du beau présent[1] que M. Formey m’a fait de votre part. M. le comte Bernini, en m’envoyant votre Lettre, de Silésie, m’avait fait l’honneur de me marquer qu’il comptait de passer par Berlin à son retour en Italie. J’ai donc remis de jour en jour à vous écrire, dans l’espérance de pouvoir vous faire parvenir plus sûrement ma lettre et mes remerciements par le moyen de ce seigneur, mais ne l’ayant pas encore vu jusqu’à présent, et ne sachant pas même s’il est encore en Silésie ou non, je ne veux pas différer davantage à m’acquitter envers vous de mon devoir. J’ai lu vos Ouvrages avec beaucoup de satisfaction, et j’y ai surtout admiré la netteté et l’élégance avec laquelle vous avez traité des matières aussi importantes que difficiles. Je voudrais bien pouvoir vous offrir aussi quelque chose de ma façon ; mais, jusqu’à présent, il n’y a rien d’imprimé de moi que ce qu’on trouve dans les Mémoires de la Société de Turin, et dans les derniers Volumes de l’Académie de Berlin. J’ai donné dans ceux-ci (année 1767) un Mémoire Sur la résolution numérique des équations[2], où j’ai fait un grand usage de la méthode des substitutions des nombres naturels à la place de l’inconnue, que vous avez aussi employée avec succès dans votre beau Mémoire Sur la résolution des équations cubiques et carré-carrées[3] ; mais, pour ce qui regarde l’approximation, j’ai suivi une méthode différente de la méthode ordinaire de Newton, qui ne me paraît pas exempte d’inconvénients ; on imprime même actuellement dans le Volume de l’année 1768[4] un autre Mémoire sur la même matière, qui par son importance me paraît mériter que les géomètres s’en occupent plus qu’ils n’ont fait jusqu’à présent. Il ne serait pas impossible que je fisse un voyage en Italie ou l’année prochaine ou celle d’après ; et vous jugez bien que je passerai par Vérone, ne fût-ce que pour avoir l’honneur de vous y voir et de

  1. Il s’agit probablement de l’Ouvrage intitulé : Opuscula mathematica et physica ; Verona, 1770, in-4o.
  2. Voir la présente édition, T. II ; p. 539.
  3. De œquationum cubicarum et biquadraticarum resolutione. Ce Mémoire fait partie des Opuscula tria ad res mathematicas pertinentia, 1767, in-4o.
  4. Voir la présente édition, T. II, p. 581.