Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 14.djvu/51

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je vous exhorte fort à ne pas le négliger, et à nous le donner le plus tôt que vous pourrez. La matière est très digne de vous occuper, et vous êtes, si je ne me trompe, plus propre que personne à le traiter comme il le faut, témoins les essais que vous avez déjà donnés là-dessus ; enfin je suis impatient d’en faire mon profit. On a imprimé, il y a quelque temps, dans nos gazettes une lettre de vous à M. Euler, concernant la gratification que vous lui avez fait obtenir pour son Ouvrage sur la navigation[1]. Je l’ai trouvée très belle et bien digne de l’un et de l’autre. Je vous en fais mon compliment comme d’une chose qui intéresse la gloire des sciences et qui fait beaucoup d’honneur à votre pays. Je vous réitère mes remerciements de la complaisance que vous avez eue de hâter l’envoi des livres qui m’étaient destinés. M. de la Lande vient de mander à M. Bernoulli qu’il a encore quelques livres à m’envoyer et qu’il se charge de me les faire parvenir par le premier envoi qu’il lui fera ; ainsi je me reposerai dorénavant sur les soins de ll de la Lande pour recevoir les Ouvrages de l’Académie ; vous pourrez même lui remettre ce que vous aurez à m’envoyer. Je compte que M. d’Alembert aura reçu le paquet que je lui ai envoyé il y a quelque temps par une personne de la connaissance de M. Thiébaut, qui m’a assuré que le paquet serait remis promptement et franc de port. Il y a dans ce paquet un exemplaire de mes Mémoires pour vous ; je vous demande d’avance votre indulgence les sujets que j’ai traités ne vous paraîtrontpeut-être pas bien intéressants ; j’espère donner quelque chose de mieux dans le Volume prochain. Je n’entends plus parler de la Société de Turin, je crois que toutes les belles-espérances qu’on avait s’en sont allées en fumée. Vous avez chez vous chaque jour de nouveaux sujets de consolation, par les ministres sages et vertueux que le Roi choisit. Je vous assure que j’y prends autant de part que si j’étais votre compatriote.

Adieu, mon cher et illustre ami, je vous prie de ne me répondre que lorsque vous n’aurez rien de mieux à faite ; il me suffit d’avoir quel-

  1. Voir la Lettre de d’Alembert à Lagrange en date du 15 décembre 1775, t. III, p. 313, et la note 2.