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ne s’en présenta guère que quatre, la plupart ayant déjà enseigné[1] ; les chaires devinrent alors des sortes d’offices alternatifs, que l’on se passait tour à tour, chaque élection triennale faisant entrer dans les cadres à peine un ou deux régents nouveaux, souvent fils ou neveux de leurs prédécesseurs.

La régence des Institutes et celle du droit français échappèrent d’ailleurs à la loi commune. La première restée viagère jusqu’à la mort de M. Ribère en 1662, devint biennale à cette époque et le demeura pendant trente-six ans[2]. En 1698[3], elle fut donnée ad vitam à M. Gilles de Benoît « nonobstant la conclusion du 15 janvier 1662 » ; et, malgré les réserves que le Collège avait faites pour le moment où elle vaquerait de nouveau, elle fut désormais attribuée dans les mêmes conditions. Jusqu’en 1790, elle ne compta que cinq titulaires, MM. de Benoit père et fils et MM. de Teste qui s’y succédèrent pendant trois générations[4].

Quant à la chaire de droit français, confiée, en général, à d’anciens professeurs de droit civil et donnée aussi ad vitam, elle ne compta, comme celle des Institutes, que cinq professeurs, depuis sa création en 1700[5] jusqu’à la suppression de

  1. A. V. D 33, fos 194, 274, 388, 429 ; D 34, fos 35, 100, 187, 292, 351, 397 ; D 35, fos 18, 96, etc.
  2. Délib. du Collège des docteurs des 7 et 14 janv. 1662. A. V. D 30, fos 146 et 148.
  3. A. V. D 32, fo 98.
  4. M. Gilles de Benoit (1698-1723) a pour coadjuteur en 1705 son fils Louis-Gabriel. Celui-ci démissionne, en 1719, en faveur de M. Guillaume Teste qui devient « principal » en 1723. À sa mort (1736), on lui donne pour successeur son fils Joseph (1736-1771). À Joseph, succède aussi son fils, Gabriel de Teste-Venasque (1771-1791). Délib. du Collège des docteurs des 25 mai 1705, 22 mai 1719, 28 déc. 1736, 20 sept. 1771. A. V. D 32, fo 185 ; D 33, fos 17 et 78 ; D 35, fo 56.
  5. Délib. du Collège des docteurs du 24 fév. 1700. Le primicier dit qu’il a reçu une nouvelle ordonnance du Roi portant que dans chaque Université, il