Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/144

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qui fut au début un prêtre séculier, docteur en théologie et en droit, M. François Genet ; mais dans la suite, le choix du nouveau régent, soumis d’ailleurs à la ratification des chefs de l’Université, devait appartenir, comme celui des professeurs de théologie, aux dominicains de Toulouse, à charge pour l’élu de se faire agréger à la Faculté de théologie et d’y prendre le doctorat. Jusqu’à la chute même de l’Université, vingt-un dominicains se succédèrent dans cette chaire. Plusieurs d’entre eux furent appelés à occuper ensuite l’une ou l’autre des deux chaires publiques de théologie.

Vers la fin du xviiie siècle, peu d’années avant la disparition de l’Université, le nombre des chaires universitaires de théologie et de philosophie s’accrut considérablement, par suite de l’agrégation aux Facultés de théologie et des arts des classes supérieures des deux séminaires établis à Avignon. Il convient d’ailleurs de ne pas se méprendre sur le but que poursuivaient ceux qui sollicitèrent cette mesure, ni sur les résultats que put avoir son adoption. L’éclat nouveau que l’Université devait en recevoir invoqué par les professeurs des Séminaires, n’était qu’un prétexte dont personne n’était dupe. La question était tout autre. Les professeurs de l’Université avaient gardé le monopole de la collation des grades ; seuls leurs élèves pouvaient régulièrement devenir bacheliers, licenciés, maîtres ou docteurs. Les établissements ecclésiastiques, voisins et rivaux des Facultés universitaires, voulaient avoir part à ces privilèges. L’unique moyen de les satisfaire, sans renoncer à un monopole auquel on restait attaché par-dessus tout, était d’agréger aux Facultés les maîtres intéressés et de déclarer leurs classes « académiques ». Dès 1595, les Jésuites d’Avignon sollicitaient pour leur collège une faveur de ce genre, ils furent refusés ; de nouvelles tentatives faites en 1648, puis en 1759, n’eurent pas un meilleur