Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

heure à cinq heures du soir, avec des intervalles qui varient suivant les saisons[1].

À la Faculté de médecine les cours durent aussi une heure et ont lieu tous les jours. Le premier professeur enseigne soit à dix ou onze heures du matin, soit à une heure après-midi. Le régent anatomique fait généralement son cours à deux heures, le régent botanique enseigne la matière médicale à trois heures pendant le premier semestre, il dirige des herborisations, à six heures, pendant le second.

Les deux professeurs de théologie scolastique et de théologie morale sont plus chargés ; leurs cours ont lieu tous les jours, l’un, le matin de huit à dix heures, l’autre, le soir, de deux à quatre et durent chacun deux heures. Le doyen et régent n’indique pas sur les affiches l’heure de sa leçon, qui a lieu sans doute dans la matinée[2]. Quant au régent de philosophie, il devait lire aussi deux heures par jour, mais on a vu que pour ne pas être en reste avec les Jésuites, il lui fallut se multiplier ; comme les régents des collèges, il lut de huit à dix heures et de deux à quatre, à partir de 1695[3].

Bien qu’aucune pensée commune ne les anime, tous ces cours se ressemblent cependant par quelques traits. Ils sont dictés et littéralement reproduits par les auditeurs. La langue latine y est seule employée[4]. On y abuse de l’appareil syllogistique,

  1. Certains cours ont lieu, par exemple, à une heure après-midi en hiver et à quatre heures en été. Les auditoires n’étaient sans doute pas éclairés après le coucher du soleil.
  2. Ce cours avait lieu probablement dans le couvent auquel le régent appartenait quand celui-ci était un religieux, ce qui fut la règle générale jusqu’à l’agrégation des séminaires en 1782. Quelquefois aussi, — mais c’est un cas exceptionnel, — on choisit pour doyen et régent ordinaire le titulaire d’une des chaires fondées par M. de Marinis ou M. Millaret (en 1773 par exemple) et alors les deux cours se confondent ou à peu près.
  3. A. V. D 32, fos 24 et 26.
  4. Il faut en excepter le cours de droit français qui était professé « franco sermone », comme disent les programmes, et les parties du droit canonique qui