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orner tant de bancs et chaire que de porte et de fenêtres une salle située dans l’enclos des études de l’Université », à l’angle est de la place. Une statue de saint Thomas d’Aquin fut placée à l’entrée de la nouvelle classe, qu’on inaugura en grande solennité le 29 septembre 1665[1]. L’ancienne salle de théologie fut donc abandonnée et louée à des particuliers.

Elle ne garda pas longtemps cette très profane destination. Dès 1666, en effet, François de Marinis fondait à l’Université d’Avignon une nouvelle chaire, destinée à l’enseignement de la philosophie thomiste et dont le titulaire devait lire deux heures tous les jours, une heure le matin et une heure le soir. Les leçons devaient avoir lieu dans la classe de théologie, où les deux professeurs pourraient se succéder, sans se gêner réciproquement. Telles étaient du moins les intentions de l’archevêque : on s’y conforma pendant trente ans.

Mais, en 1694, les Dominicains, chargés des cours universitaires de théologie et de philosophie, sentirent le besoin de fortifier leur enseignement. Le collège des Jésuites comptait quatre professeurs de théologie lisant chacun une heure par jour ; la durée des cours de philosophie n’était pas moindre. Il fallait lutter contre des rivaux si bien outillés, avec des ressources bien moindres en argent et en personnel. Pour cela, le Père Patin, professeur universitaire de théologie, que l’acte de fondation de sa chaire n’obligeait qu’à une lecture quotidienne d’une heure, s’offrait à enseigner quatre heures par jour. Et de même le Père Barbat, professeur de philosophie. Mais alors une classe unique devenait insuffisante et le Père Barbât abandonnant la place à son collègue, demanda à être mis en possession d’un « membre » ou annexe de l’Université, maintenant donnée à bail a des particuliers et qui avait

  1. A. V. D 30, fo 184.