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beaucoup le nombre, pour en vendre d’ailleurs, au xviiie siècle, une partie. Quant aux étudiants, à défaut d’une bibliothèque universitaire, ils pouvaient consulter les librairies de Saint-Michel, de Sénanque, du Roure ou de Saint-Nicolas, ces deux dernières fondues ensemble, lors de la réunion des Collèges ; mais l’étude des textes originaux et les recherches érudites ne les passionnaient plus guère, je pense, et d’ailleurs, cette dernière ressource, offerte à leurs curiosités, ne leur fut-elle pas ôtée, lorsque les collèges passèrent sous l’autorité de la Propagande[1] ?

Quant aux archives, on a dit combien elles étaient incomplètes pour la période antérieure à 1590 ou 1600. La perte de tant de documents précieux est due sans doute à bien des causes, dont la moindre ne fut pas la négligence et l’impéritie des autorités universitaires. Un usage ancien prescrivait que toutes les pièces et registres fussent confiés au doyen du Collège des docteurs en droit[2]. En général, les doyens se montraient peu jaloux de cet honneur : plus d’un, parmi eux, le déclina[3] ; ceux qui le subirent ne firent pas grand’chose pour le mériter. Ils laissèrent s’accumuler, au milieu d’un désordre et d’une confusion extrêmes, dans la caisse et plus tard dans le « buffet », qu’on fit construire à leur intention, les bulles, papiers et registres du Collège ; si bien que les recherches y étaient à peu près impossibles. Nombre de pièces précieuses disparurent[4]. C’est seulement en 1703 qu’on ouvrit un registre

  1. Sur cette question des bibliothèques d’Avignon, voir Labande, Catalogue général des manuscrits des Bibliothèques de France, Avignon, tome I, 1894, Introduction, p. xlvi à lxvii.
  2. A. V. D 30, fo 121.
  3. A. V. D 43, fos 13 et 351 ; D 34, fo 41.
  4. Délibéré, le 29 mars 1683, de faire faire une garde-robe, pour y mettre les bulles, papiers et documents du Collège, vu que tous ceux qui sont dans la caisse gardée par M. de Gay, doyen, sont pêle-mêle et qu’on ne peut trouver une pièce sans tout bouleverser, quand on en a besoin. — Délib. du 17 mars