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rique et sans aucun souci de l’équilibre budgétaire. Pas de budget de prévision, pas même de compte administratif ou de gestion. Un simple journal justificatif, appuyé, il est vrai, des pièces comptables, mais ne coïncidant ni avec l’année civile, ni avec l’année scolaire, mais simplement avec la durée de la gestion du primicier, laquelle pouvait être d’un peu plus d’un an ou d’un peu moins et pendant laquelle on ne réalisait que rarement toutes les recettes, on n’effectuait presque jamais toutes les dépenses régulièrement afférentes à un même exercice. Faire après coup ce que les primiciers ne tentèrent point, n’est pas chose facile : dressés à l’aide de documents si imparfaits, les budgets annuels ne sauraient être qu’approximatifs. Ajoutons qu’ils manquent forcément de simplicité. L’Université pratiquait, en effet, le procédé de la spécialisation des recettes et des dépenses, si sévèrement proscrit aujourd’hui de nos budgets. Telle ressource était nécessairement appliquée à couvrir une dépense déterminée ou partie de cette dépense. De là, de nouvelles chances d’erreur ou de doubles emplois, si bien qu’en énumérant les ressources et les paiements, on ne peut jamais se flatter ni d’être tout à fait complet, ni de rester rigoureusement exact.

Trois sources différentes de revenus alimentaient le budget universitaire, en dehors de certains droits directement perçus par les professeurs et dont il sera question ultérieurement. C’étaient : le produit des greffes d’un certain nombre de juridictions du Comtat, concédés, en 1479, à l’Université ; les rentes que lui devaient certaines communautés ou qu’elle s’était constituées par l’apport de capitaux ; enfin, les droits que les gradués devaient verser à la « masse » de l’Université.

On sait comment l’Université devint propriétaire des greffes de diverses juridictions du Comtat.

Vers la fin du xve siècle, par suite de la diminution du