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perçu comme traitement le produit de la location du terrain destiné à devenir le jardin botanique, mais il avait été bientôt réduit, pour tout honoraire, à 6 livres par examen de doctorat[1]. Comme argumentants, les professeurs pouvaient encore recevoir une livre de chaque gradué et quelques sous encore, s’ils assistaient à l’assignation des points : s’ils étaient parmi les « jeunes » agrégés, ils recevaient leur part des 8 livres versées par les docteurs ; s’ils étaient parmi les cinq « vieux », ils se divisaient les 39 livres dues par les candidats au même grade. Mais, même aux temps les plus prospères de la Faculté et quand celle-ci faisait jusqu’à huit ou dix docteurs par an, ces revenus étaient loin d’être rémunérateurs, car si le premier professeur pouvait toucher, au total, 400 livres environ, les autres régents n’arrivaient qu’à peine à cinquante écus. Au surplus, de 1773 à 1790, on ne compta en tout que trente-trois gradués et moins d’un docteur par an, en moyenne. Et l’on doit certes admirer le zèle des professeurs qui, malgré des traitements si réduits, consentaient à continuer leurs leçons, même quand l’honneur d’enseigner avait été imposé à leur science, plutôt que sollicité par leur vanité[2].

  1. Ord. du vice-légat du 26 septembre 1718, prescrivant, sur la proposition du Collège des médecins approuvée par le primicier, que la somme de 80 livres provenant de la location du terrain de Champfleury, assigné par le pape à l’Université, sera destinée à servir d’honoraires au professeur de botanique. Ce terrain ayant été vendu et un autre acheté, en 1743, le produit de la location de ce nouveau terrain, soit 66 livres, dut servir d’honoraires au professeur de botanique. Mais cet arrangement, accepté seulement à titre provisoire, dura peu. Une délibération du 16 juin 1744 établit qu’à l’avenir le professeur de botanique toucherait, à titre d’honoraires, 6 livres à chaque doctorat en médecine ; et les droits afférents à ce grade furent, en conséquence, augmentés de pareille somme. V. Laval, ouvr. cité, p. 272 à 277.
  2. Le 12 août 1747, la Faculté décidait que chaque docteur agrégé se chargerait à son tour de la régence d’anatomie. V. Laval, ouvr. cité, p. 252.