Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/274

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ces dispositions par un arrêt solennel[1]. Même, un nouvel arrêt de cette cour, du 14 octobre 1627, rendu à la requête du syndic des docteurs et professeurs de l’Université et confirmé en 1631 par arrêt du Conseil du roi, fit défense à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu’elles fussent, non graduées à Aix, d’exercer la médecine dans les villes, bourgades et bourgs de Provence, à peine de faux et de mille livres d’amende[2].

Plus encore que celle de Montpellier, la Faculté d’Avignon était visée par ces arrêts. Le Collège des docteurs ne s’y trompa point et dès les premières attaques, on le vit se préparer à la lutte ; mais les circonstances ne lui étaient pas favorables et longtemps l’Université d’Aix put poursuivre ses avantages. Encore en 1648, cinq médecins gradués d’Avignon et établis à Toulon reçoivent du semestre du Parlement d’Aix inhibitions et défenses d’exercer la médecine en Provence, sans avoir pris lettres de licence et permission de ce faire de l’Université d’Aix, subi l’examen et prêté le serment requis, aux frais modérés à 18 livres. Les docteurs d’Avignon ne se font pas d’illusion : de telles procédures tendent à la ruine totale de l’Université et il faut y remédier promptement. Mais la prudence est nécessaire, car l’introduction du semestre à Aix a divisé le Parlement et l’on ne peut recourir à lui ; les vieux conseillers, à leur retour, casseront tous les arrêts du semestre : mieux vaut attendre ou plutôt s’adresser au roi. Et c’est, en effet ce qu’on décide[3]. Le cardinal Mazarin, qui n’a pas oublié son séjour à Avignon,

  1. Arrêt du parlement d’Aix du 29 mai 1663. A. V. D 162.
  2. V. Belin, ouvr. cité, p. 448 et 463. Pour exercer dans les villes de Provence, l’arrêt exigeait le doctorat ou la licence ; dans les bourgs et bourgades le baccalauréat suffisait.
  3. Délib. du Collège des docteurs du 13 juillet 1648. A. V. D 30, fo 4.