Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/59

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état ; on a égaré le drap mortuaire qui était fort beau ; les comptes ne sont pas régulièrement rendus ; la chapelle est dépourvue de retable et d’ornements sacrés[1]. Un demi-siècle plus tard, la situation n’est pas meilleure. La même chapelle, à travers le mur de laquelle on a pratiqué une entrée, n’est plus qu’un passage ; il pleut sur l’autel et on n’y peut pas dire la messe. Cet autel est si mal orné « qu’il n’y a pas de chétif[2] hameau qui n’en ait de plus propre et un plus beau retable. » On a négligé la messe des morts « bien que la confrérie ait été créée dans ce but[3] », on trouve difficilement un orateur pour prêcher, le 25 mars[4]. La procession même est délaissée et les vice-légats s’étonnent que dans de si grandes solennités les docteurs montrent si peu de zèle[5].

Ajoutons que ces cérémonies n’étaient pas les seules auxquelles les docteurs fussent astreints. Ils devaient figurer non-seulement aux messes par lesquelles s’ouvrait, comme on le verra, l’année scolaire, mais aussi à toutes ces processions que le clergé multipliait volontiers : Ascension, Fête-Dieu, etc. C’étaient là, certes, de belles occasions pour l’Université de figurer avec éclat dans un brillant cortège et de montrer le rang qu’elle tenait dans la cité. Il faut penser cependant, en dépit de l’orgueil qu’on lui prêtait, que ces manifestations lui

    pas eux-mêmes docteurs ne verseront qu’un florin, les cérémonies susdites devant d’ailleurs être célébrées.

  1. Délib. du Coll. des doct. des 25 mars, 23 avril et 29 mai 1629. Le 29 ma délibéré de faire construire un retable, d’acheter deux chandeliers et de faire faire des cierges pour la procession de l’Annonciation. A. V. D 29, fos 117, 119 et 120.
  2. Délib. du Coll. des docteurs des 23 mai 1678 et 23 déc. 1694. A. V. D. 30 fo 198 ; D. 32, fo 23. Les Cordeliers offrent une autre chapelle disponible moyennant quatre écus d’augmentation.
  3. Délib. du 11 mars 1656. A. V. D 30, fo 75.
  4. Délib. du 1er juill. 1777. A. V. D. 35, fo 105. On élève les honoraires de l’orateur de 10 livres à 24.
  5. 16 fév. 1680. A. V. D 31, fo 119.