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sait, ce jour-là, au palais archiépiscopal « et salle basse d’icelui donnant sur le Rhône et appelée Chambre de la Chancellerie[1]. »

La forme de l’élection a sensiblement varié suivant les époques. Avant le xviie siècle, il semble que chaque docteur présent à l’assemblée doit donner à haute voix son suffrage. Mais ce système avait de graves inconvénients, quand le primicériat était disputé par plusieurs concurrents, et on se préoccupa de le modifier. Le 6 mai 1611, le primicier proposait de choisir un mode d’élection plus convenable et qui garantît mieux la liberté du vote de chacun. Il fut difficile de s’accorder. On finit cependant par adopter le scrutin secret avec bulletins « de même longueur et largeur, faits de bon papier sans marque majuscule ou minuscule[2] ». Ce système, irréprochable

    contraire ou s’il était absent d’Avignon, on procédera à l’élection en présence du vicaire de l’évêque, au lieu que le primicier sortant de charge et les docteurs fixeront. Aux xviie et xviiie siècle, on voit rarement l’évêque assister à l’élection (A. V. D 32, fo 1). En général, c’est le prochancelier qui le remplace (A. V. D 33, fos 21, 52, 122, 205, 343, etc.)

  1. A. V. D 29 fo 120 ; D 30, fo 153; D 33, fo 122, etc. On lit dans le procès-verbal de la délib. du Collège des docteurs du 25 janv. 1773 : la salle de la chancellerie, uniquement destinée à l’usage du Collège ayant souffert considérablement par l’écroulement de la tour qui était à un de ses angles, la principale muraille du côté du Nord menaçant une ruine prochaine et les voûtes qui soutiennent et portent la salle étant très endommagées, on avait cessé depuis quelques années de s’y rassembler pour l’élection du primicier et pour les actes de doctorat. Depuis, on y a fait des réparations et on s’y réunit de nouveau. Pendant l’intervalle on s’assemblait dans une salle haute du palais archiépiscopal (aujourd’hui le Petit Séminaire). A. V. D 35, fo 67. En 1742, l’archevêque étant décédé et ses funérailles n’ayant pas encore eu lieu au moment de l’élection du primicier, le Collège décide de se réunir dans la salle de l’Université pour procéder à cette élection. Ce cas est tout à fait exceptionnel, comme les circonstances qui l’expliquent. A. V. D 35, fo 406. Les statuts de 1503, indiquaient qu’en l’absence de l’évêque on pouvait se réunir à l’église Saint-Didier ou autre lieu choisi par les docteurs. L’élection eut peut-être lieu quelquefois dans cette église ; nous n’en avons pas trouvé d’exemple pour l’époque qui nous occupe.
  2. Les statuts sont muets sur le mode d’élection du primicier et, d’autre part, le procès-verbal de cette élection ne commença à être inséré dans les